Le petit livre à offrir en guise de rayon de soleil
parce qu'il n'y a pas que les antidépresseurs pour voir la vie en rose
Textes : Raphaële Vidaling, avec la participation de Sébastien Onze
Création graphique : Marina Delranc
ISBN : 978-2-84567-692-3
Prix TTC : 14,90 €
Date de parution : août 2011
Si vous avez ce livre entre les mains, c’est sans doute qu'un "ami qui vous veut du bien" a pensé à vous. Des lecteurs s’inquiéteront peut-être : « Comment cela ? J’ai l’air déprimé ? Mais je vais très bien ! » Rassurez-vous : on peut offrir un rayon de soleil aux âmes déjà bronzées…
Et pourtant, vous ne trouverez pas ici un recueil d’histoires drôles. Les blagues, pour en rire vraiment, il ne faut pas les lire en solo, mais plutôt les partager, un peu arrosées d’alcool et de bonne humeur, sinon la tête à Toto fait grise mine. C’est un livre dont vous parcourerez les pages dans l’ordre de votre choix, y picorant, de-ci, de-là, du grain à moudre, du baume au cœur ou de la poudre aux yeux.
Il y aura des jeux, pour se changer les idées : des maux croisés, des panneaux insolites à décrypter, des devinettes sur des noms de stations de métro déformés (vous n’êtes jamais allé au cimetière de la Mère-Latable ?) ou des expressions détournées à débusquer dans un texte (l’histoire d’un gars « bon comme l’arôme haine »).
Il y aura des premières gorgées de bière, mais aussi de vin de noix ou de thé chinois, à savourer : ces petits bonheurs simples sur lesquels il suffit de mettre le doigt pour se rendre compte qu’ils ont le pouvoir d’enchanter le quotidien. Ouvrir l’œil sur les jolis noms de librairie qui donnent envie de pousser leur porte (« Le Lézard amoureux », « L’Odeur du Book »…), inventorier les kifs du jour à la portée de tous (manger de la neige…), repérer les mots doux cachés dans les mots durs, en permutant les lettres (l’aurore dans la rancœur…).
Il y aura de la psychologie à deux balles pour jongler avec : les statistiques du bonheur scientifiquement prouvé, des tests de personnalité (Êtes-vous plutôt du genre grenouille cuite ou rat stressé ?) ou encore l’horoscope inédit des nains de Blanche-Neige (Êtes-vous plutôt Simplet ou plutôt Grincheux ?).
Il y a des pages gratuites, juste pour sourire ou rêver : des petits noms à donner à ses orteils, des pays imaginaires ou émigrer en songe, un catalogue de produits qui n’existent pas, un journal des bonnes nouvelles, garanti sans guerre, sans catastrophe nucléaire, sans orages sur le Massif central ni baisse du Dow Jones.
Il y aura aussi des exercices à faire vous-même, comme la poésie des tables de café, à pratiquer l’ouïe aux vents, pour capter l’inspiration parmi les conversations voisines, ou encore des paroles de chansons revues et corrigées par les Bisounours, à brailler sous la douche pour se mettre de bonne humeur (« Avec le temps, avec le temps, va, tout va mieux… »).
Il y aura enfin des kits pratiques : de la bombe anti-cafard à la frite de poche (vous ne pourrez plus dire que vous ne l’avez pas !), en passant par les dés de conversation à bricoler en papier pour remplacer avantageusement le psy, la maman ou l’âme sœur qui vous font défaut.
Un joyeux fourre-tout qui devrait vous distraire de vos soucis, fidèle à l’esprit de toute la collection de ces Petits livres à offrir, qui veut croire en une poésie du peu, à débusquer dans les recoins ordinaires. Parce qu’on peut trouver des choses jolies ou drôles à pointer, à lister, à transposer, même dans le paysage banal de son quotidien, pour peu qu’on veuille bien se donner la peine d’ouvrir l’œil et l’oreille. S’il est vrai qu’un sujet dépressif devient égocentrique, alors le salut, par contraste, ne peut venir que d’une ouverture à quelque chose qui passe et qu’on choppe au passage pour sortir de soi, comme dans ces restaurants japonais où un tapis roulant vous propose des mets qui défilent, et dont vous pouvez vous emparer au passage. Ce livre est un tapis roulant de rayons de soleil mis en page au lieu d’être mis en barquettes. Il y en a des jaunes, des rouges, des bleus (chacun sait que les rayons du soleil sont multicolores). On attrape au passage celui qui nous tente, et on en fait son beurre. C’est la première marche pour sortir du trou. « Le pessimisme est d’humeur ; l’optimisme est de volonté », écrit Alain. Alors, que la force soit avec vous !